Pierre HETZEL

2ème promotion (1993-1994)

Chef du Service des Transports au Conseil Général de la Haute-Vienne


Quelle formation as-tu suivi avant d'entrer en DESS TURP ?

J'ai obtenu un bac série C (maths et sciences physiques) en 1989 qui m'a ouvert les portes de la fac de laquelle je suis sorti en 1993 avec une maîtrise de Sciences Economiques.


Peux-tu nous décrire le poste que tu occupes aujourd'hui ?

Aujourd'hui, je suis responsable du service des transports au sein de la Direction de l'Aménagement du Département de Haute-Vienne (Limoges pour les intimes). J'anime une équipe composée de 15 personnes dont deux cadres chacun chargés de l'encadrement d'un pôle : technique d'un côté, administratif de l'autre. Notre rôle consiste à mettre en oeuvre la politique des transports scolaires (15 000 élèves) et organiser le maillage du territoire au moyen de lignes régulières (43 à l'heure actuelle). Nous gérons un budget de l'ordre de 15 M€ par an.


Pourquoi as-tu choisi de travailler dans la Fonction Publique Territoriale ? dans un Conseil Général ?

J'ai intégré la fonction publique territoriale un peu par hasard après un avoir décroché un premier emploi de contractuel dans un syndicat intercommunal situé en région parisienne. Après deux ans de contrat, j'ai eu alors l'opportunité et la chance de réussir le concours d'ingénieur qui me permet aujourd'hui d'occuper ce poste à responsabilité au sein d'un Conseil Général. Je n'ai pas choisi la collectivité, j'ai plutôt recherché la direction d'une équipe pour acquérir de nouvelles compétences en matière de management et de gestion. Finalement, la fonction publique offre une grande diversité de métiers et certaines facilités de mobilité, ce qui correspond à mon mode de vie. Je ne dis pas que je ne travaillerai jamais dans le secteur privé, l'expérience est certainement passionnante, mais je me sens à ma place là où je suis.


Quels sont les autres postes que tu as occupés avant de devenir Chef du Service des Transports au Conseil Général de la Haute-Vienne ?

Je n'ai eu qu'un poste avant d'occuper mes fonctions actuelles. Il s'agissait d'une mission de chef de projet dans le cadre d'un contrat de ville. Ce premier emploi m'a laissé beaucoup de liberté et j'ai pu concrétiser pas mal d'initiatives qui je crois ont amélioré modestement le quotidien des usagers des transports publics du secteur : centrale d'information multimodale, extension de services de nuit, opération de prévention auprès des jeunes, équipement du réseau pour les PMR [Personnes à Mobilité Réduite], tarification sociale... Bref une création de service pleine d'enseignements qui m'ont aidés à m'affirmer dans mes missions actuelles.


Combien de temps as-tu attendu avant de trouver un emploi à la sortie de ton DESS ?

J'ai patienté 6 mois après mon service militaire. J'ai du envoyer plus de 300 candidatures spontanées au Sud de la Loire et 3 au Nord. J'ai été convoqué aux 3 au Nord. Je n'ai donc pas pu renoncer à m'éloigner des montagnes et de l'atmosphère lyonnaise qui me tiennent pourtant vraiment à cœur. Les deux premières années passées en Ile de France ont été un véritable calvaire avant d'y trouver un certain équilibre les deux années suivantes. Mais aujourd'hui j'estime avoir été récompensé de ce "sacrifice" et je compte bien un jour revenir en Rhône-Alpes, cette fois pour m'occuper des montagnes (pas forcément de transport !).


En quoi le DESS t'a-t-il aidé dans ta carrière ? En quoi les enseignements du DESS t'aident-ils dans tes missions quotidiennes ?

A vrai dire le contenu même du DESS à l'époque ne m'a été d'aucun secours dans mon quotidien, si ce n'est la connaissance du vocabulaire employé dans ce secteur d'activités. Ca permettait de maintenir l'illusion que l'on était un spécialiste et que l'on s'y connaissait en transport ! En revanche le diplôme tombait à point nommé au moment du renouveau des transports publics dans les politiques locales. La spécialité avait un intérêt pour les recruteurs et les portes se sont ouvertes assez facilement. Je regrette que le DESS ait été tourné presque exclusivement vers le monde des entreprises sans que ne soit développé le rôle des collectivités. Le fonctionnement particlier de l'Ile de France (hors LOTI) ne m'avait jamais été enseigné et il a bien fallu s'adapter. C'est ce qui m'a le plus manqué. Sinon, pour finir sur une note optimiste, le DESS couvre des enseignements suffisamment variés pour permettre une certaine adaptabilité à tout type de premier emploi et les dysfonctionnements du départ (2ème promo, c'est peu pour une formation de cette qualité) doivent être corrigés aujourd'hui. Il n'en reste pas moins un réseau d'anciens, bien utile et sympathique, qui fonctionne bien grâce à de nombreux anciens étudiants et aux dirigeants de la formation.


Vous êtes plusieurs anciens du DESS TURP en Limousin : avez-vous des contacts entre vous ? cela t'aide-t-il parfois à obtenir des conseils dans le cadre de ton travail ?

Parfaitement ! Les premiers contacts sont tout de suite plus faciles et les échanges d'informations sont plus francs. Il faut dire que nous nous recrutons entre nous quand cela est possible. C'est aussi ça l'intérêt du DESS et le rôle du réseau. Ce n'est plus un monopole de l'école des Ponts ou de l'ENA.


Quel souvenir gardes-tu de ton année en DESS TURP ?

Je ne devrais pas le dire mais c'était pour moi une année de fin d'étude effectuée en dilettante. J'ai donc pleinement participé aux enseignements mais j'ai surtout profité de mes amis (notamment ceux du DESS avec qui je suis toujours en contact aujourd'hui) et de la Région (je crois avoir beaucoup skié et grimpé cette année là !).


Quels conseils donnerais-tu à un étudiant qui souhaite intégrer le DESS TURP ?

Je lui dirais: "N'oublie pas les métiers offerts par les collectivités, prépare les concours de la fonction publique en même temps que ton DESS et tu auras d'autant plus de choix à la sortie".

(Interview réalisée en mai 2003)